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Production d’énergies à la ferme Ce qu’il faut savoir avant de se lancer

Les énergies renouvelables représentent une nouvelle voie à explorer pour les exploitations agricoles. Solaire, biogaz, éolien… tour d’horizon des possibilités avec les acteurs du secteur, présents à la prochaine édition du SIMA, du 6 au 10 Novembre 2022 à Paris-Nord Villepinte.

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Le photovoltaïque. Une centrale de 100 kWc nécessite en moyenne 500 m2 de panneaux pour un coût compris entre 0,80 et 1 € par watt installé, hors raccordement. Une dizaine d’années est nécessaire pour amortir une installation standard. « Différentes formules de valorisation de l’électricité produite sont possibles, détaille Isabelle Hascoët, conseillère solaire photovoltaïque pour l’association des Agriculteurs Producteurs d’Électricité PHotovoltaïque Associés (APEPHA). En vente totale, le tarif est actuellement de 0,1003 €/kW pour toutes les installations sur bâtiment à partir de 100 kWc. Cette solution est à privilégier lorsque les besoins électriques de l’exploitation sont peu importants. »

« Dans le cas contraire, on peut se tourner vers l’autoconsommation totale, reprend Isabelle Hascoët, qui permet de réaliser des économies sur sa facture d’électricité, protège des augmentations de tarifs et dispense des coûts de raccordement. » La conseillère précise qu’il est aussi possible de « panacher l’autoconsommation avec un contrat de vente en surplus pour valoriser ce que les panneaux produisent en plus de ses besoins. »

 

La méthanisation nécessite des investissements plus élevés. L’étude PRODIGE 2 menée sur 2017-2020 par le réseau des Chambres d’Agriculture de France a estimé l'investissement moyen à 7 700 €/kW électrique (cogénération) et 31 500 €/Nm3 (injection). Comme pour le photovoltaïque, les contrats d’achat sont établis sur vingt ans avec un prix garanti. La filière traverse actuellement une crise : les tarifs d’achat ont baissé de 6 % pour les systèmes fonctionnant avec les effluents d’élevage, de 15 % pour ceux fonctionnant avec les Cultures Intermédiaires à Vocation Énergétique, revers auquel il faut ajouter la flambée des coûts de construction et d’exploitation, ainsi qu’une nouvelle réglementation plus contraignante.

 

Selon Laurent Pauchard, directeur de Methalac, concepteur et constructeur, et de Biogaz services, mainteneur d’unités de méthanisation agricole : « La filière devrait cependant voir son tarif revalorisé car le biogaz est actuellement plus compétitif que le gaz naturel russe. »

 

L’éolien est le mode de production d'énergies renouvelables le plus coûteux en termes d’investissements, mais aussi celui qui génère les meilleurs revenus. En général, l’agriculteur loue simplement la partie de sa parcelle occupée par l’emprise de l’éolienne (25 à 30 ares), sur la base d’un bail emphytéotique. Le revenu généré peut ainsi aller de 12 000 à 30 000 € par an. « Pour les agriculteurs qui acceptent de mettre à disposition leurs terres, explique Kaspar Pöter, responsable du développement Poitou-Charentes Centre Limousin pour WPD, développeur implanté en France depuis 20 ans, la location est déjà une rémunération importante. Mais nous leur proposons d’aller plus loin en entrant dans le capital du projet de parc éolien. Le plus souvent, ceux qui se lancent se regroupent. » Une éolienne représente un investissement de 5 à 6 millions d’euros, tout compris. 20 % de fonds propres sont nécessaires.

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